LE PÕ TIT COLIBRI
Dans une fort, l bas trs loin,
Profonde et sombre comme le monde
Dans une fort, le feu soudain
Un feu qui dvore et qui gronde
Des arbres immenses et puis soudain
Le feu sauvage qui saccage
Chacun sÕ lance, sauve qui peut
Sauve sa fourrure et son plumage
Au feu ! sÕ crie la foule des habitants de la
fort
Au feu ! le monde sÕ croule, il est grand temps
de sÕ en aller... la laÉ.
Chacun rassemble ses affaires
Se creuse un trou, une cachette
Le loup, le lion et la panthre
Jambes leur cou, poudre dÕ escampette
Le chien, le rat, quatre pattes
Et lÕ lphant sans hsiter
Se font la malle, se carapatent
Ttes baisses, sans sÕ retourner
Au feu ! pleurait la foule des habitants de la fort
Au feu ! le monde sÕ croule, il est grand temps
de sÕ en allerÉla laÉ
Et cÕ est alors que chemin faisant
Ils croisent un drle de pÕ tit oiseau
Qui volait vers eux en tenant
Dans son bec trois gouttes dÕ eau
Un pÕ tit piaf, un tout pÕ tit mec
Un joli petit colibri
Qui fÕ sait son taf sans faire de break
A grands coups dÕ ailes et dÕ eau de pluieÉ..la laÉ.
Mais quÕ est ce que tu fais l, pÕ tit colibri
Ne vois tu pas que la maison brle
Trois gouttes, comme a, sur lÕ incendie
Allons, ne sois pas ridicule
Mais sans sÕ arrter, lÕ eau plein le bec
Le pÕ tit oiseau dit, plein dÕ espoir
Et sans faire de salamalecs
Je fais cÕ que jÕ peux, je fais ma part
Sur lÕ feu, trois gouttes dÕ eau, trois petites
gouttes pour la fort
Sur lÕ feu, cÕ est dj beau, et a vaut mieux que de
pleurer ! la laÉ.
Ce que lÕ histoire ne nous a pas dit
CÕ est si le feu a tout dtruit
Ou bien si le pÕ tit colibri
Dans son ouvrage a russi
Peut tre que devant son courage
Les lphants se sont tous dit :
Allons, les gars, faisons usage
De nos trompes contre lÕ incendie.
Sur lÕ feu, trois gouttes dÕ eau, sans fanfare et sans
tintamarre
Sur lÕ feu, le pÕ tit oiseau, sans perdre espoir a
fait sa partÉÉ
La laÉ.
Pour Pierre Rabhi,